La neuvième journée des éliminatoires du Mondial 2026, zone Afrique, démarre ce mercredi avec des matches très attendus comme Libye vs Cap-Vert et Maurice vs Cameroun, Centrafrique vs Ghana…
Alors que les qualifications du Maroc et de la Tunisie pour le Mondial 2026 sont déjà acquises, il reste sept billets directs sur les neuf à distribuer lors de cette trêve internationale dans la zone Afrique. Avec encore quelques interrogations.
Les éliminatoires zone Afrique touchent à leur fin. Après le Maroc et la Tunisie déjà assurés de la première place de leur groupe, le continent connaîtra ses sept autres équipes directement qualifiées durant cette trêve. Pour la première fois de l’histoire, neuf représentants africains participeront à la Coupe du monde en juin prochain. Voire un dixième car les quatre meilleurs 2es des neuf groupes se disputeront un ticket pour un barrage intercontinental.
Sénégal, Côte d’Ivoire, Algérie et Égypte déjà qualifiés ?
Un boulevard s’ouvre pour ces quatre poids lourds. Dans le groupe G où l’Algérie a quatre points d’avance sur l’Ouganda et le Mozambique, les suiveurs des Fennecs ont bien plus évoqué l’arrivée de Luca Zidane que ce match contre la faible Somalie qui devrait valider leur retour dans le grand monde sous la direction d’un Vladimir Petkovic pourtant très critiqué. Et pas encore certain de s’asseoir sur ce banc en juin.
Le Sénégal, en tête du groupe B devant la RD Congo à deux longueurs, emprunte la même direction. « La victoire en RDC (3-2) nous a montré qu’on avait une équipe complète et interchangeable », nous disait le sélectionneur Pape Thiaw. Premier écueil : un déplacement au Soudan du Sud avant la réception de la Mauritanie. Mais les Lions, où Habib Diallo a été appelé pour suppléer le forfait de Boulaye Dia, montrent, sortie après sortie, une solidité qui en fait l’une des équipes phares du continent.
Championne d’Afrique en titre, la Côte d’Ivoire, sans toujours briller, s’affirme crescendo comme un bloc compact, dur à bouger autour d’Evan Ndicka, le pilier de la Roma. Les Seychelles, 203es au classement FIFA (qu’ils avaient écrasées 9-0 lors de la 1re journée en novembre 2023) ressemblent plus à des souffre-douleurs qu’à des aigles. On n’arrête pas ces Éléphants avec des pousses de bambou. Attention toutefois à ne pas se laisser surprendre à domicile, lors de l’ultime journée, par des Kenyans qui les avaient tenus en échec à l’aller (0-0). D’autant que le Gabon, 2e à une longueur, est en embuscade dans ce groupe F.
Assis sur un matelas de cinq points devant le Burkina Faso, l’Égypte, leader du groupe A, devrait se qualifier au prochain Mondial dès mercredi contre Djibouti que les Pharaons avaient étrillé 6-0 en novembre 2023, portés par un quadruplé de Mohamed Salah.
Le Bénin peut-il croire à la qualification directe ?
C’est l’invraisemblable histoire de ces éliminatoires : le Bénin est passé 1er du groupe C devant l’Afrique du Sud entre les deux trêves internationales. La faute à une erreur administrative des Bafana Bafana (un joueur suspendu, Teboho Mokoena, aligné lors du succès contre le Lesotho (2-0) en mars dernier). Résultat : lestée d’une défaite sur tapis vert (0-3), l’Afrique du Sud est devancée d’un pion à la différence de buts par les Guépards.
Seulement trois points séparent les quatre premiers du groupe C l’Afrique du Sud (14), le Bénin (14), le Nigeria (11) et le Rwanda (11).
Mais le calendrier ne dit rien de bon pour la suite du Bénin avec deux voyages au Rwanda puis au Nigeria, un adversaire direct. « On n’est pas favoris mais ce qui s’est passé peut mettre un coup sur la tête des Sud-africains et nous donner un coup de boost pour la suite », nous glisse le sélectionneur Gernot Rohr. Mais on ne voit pas l’Afrique du Sud laisser des points, alors qu’elle affronte deux adversaires largement à sa portée (Zimbabwe et Rwanda).
Le Cameroun finira-t-il meilleur deuxième ?
L’un des rois du foot africain ne pourra, à première vue, pas passer devant le Cap-Vert qui, avec quatre points d’avance dans le groupe D, file vers sa toute première Coupe du monde. Mais une place de meilleur 2e reste à portée de crampons si les Lions s’imposent à Maurice et contre l’Angola. Le sélectionneur belge Marc Brys a d’ailleurs été très clair : « On veut être le plus haut possible donc ça veut dire être deuxième car premier, c’est impossible. »
Et, comme toujours, la sélection entame son stage sur des remous liés à la guerre entre le ministère des Sports et Samuel Eto’o. Brys ne devrait pas ainsi avoir son adjoint lors des rencontres mais celui nommé par sa Fédé. Autre souci en date : la sortie d’un audio où Brys traitait, lors d’une réunion, Timothée Atouba (présent et nommé dans le staff par Eto’o) de « pute de l’autre », sous-entendu de Samuel Eto’o.
Atouba a répondu vertement au Belge. Dans cette ambiance lunaire, le Cameroun devrait passer par les barrages. Mais avec qui sur le banc ? L’élection présidentielle au pays en fin de semaine pourrait rebattre les cartes. Et si le ministre des Sports est sorti, Brys pourrait le suivre dans la foulée. C’est peut-être la raison pour laquelle la Fédération reste bien silencieuse, et très consensuelle, ces derniers temps…
Comores ou Madagascar, la force des îles ?
C’est le choc inattendu de cette trêve. Si la première place du groupe I paraît promise au Ghana, les deux pays voisins de l’Océan indien jouent une place de meilleur 2e. Madagascar, en dépit d’un climat social épouvantable, se raccroche à ses footballeurs pour rêver un peu. Après leur incroyable parcours au Championnat d’Afrique des nations (CHAN), finalistes, les Barea de Corentin Martins (2e à 3 points), peuvent croire en leur destin.
Les Comores (3e à 4 points) aussi. Ils ont surpris tout le monde en menant cette poule avant de voir le Ghana prendre l’ascendant. Mais cet effectif façonné par Stefano Cusin, largement ouvert à la jeunesse venue de France, avec Myziane Maolida en symbole, s’est ouvert au fil des matches. Premier de son groupe qualification à la CAN devant la Tunisie, une référence, les Comores y croient même s’ils joueront encore à l’extérieur (en Côte d’Ivoire) ce choc. « On se donne le droit de rêver », nous glissait son capitaine Faïz Selemani.